
Une floraison d’expressions plurielles à la Galerie PIAG
C’est dans l’espace vibrant du Quartier Latin, à deux pas de Notre-Dame, que la Galerie PIAG offre une célébration sensible du renouveau artistique avec son exposition « Le Printemps des Artistes du Monde ».
À l’initiative de Towhidi Fard, infatigable artisan du dialogue interculturel, la galerie réunit des créateurs issus des cinq continents pour une immersion visuelle où l’art transcende les frontières et les identités. Cette exposition collective, qui mêle peinture et photographie, rend hommage à l’éveil printanier des imaginaires, dans une approche aussi poétique que politique. Chaque œuvre devient un fragment de monde, un témoignage intime ou universel, une invitation à ressentir l’œuvre de :
Catherine Jarrett (France) – L’arbre sans nom
Dans ce paysage de Touraine, l’arbre privé de nom devient un symbole d’identité suspendue. Jarrett y déploie une méditation silencieuse sur l’enracinement et l’oubli, dans une nature empreinte de mystère. L’œuvre se dresse comme une métaphore de la mémoire vacillante, entre présence spectrale et résistance végétale. L’horizon flouté intensifie le sentiment de déracinement. C’est un paysage habité par l’absence, en quête de reconnaissance.
Marit Fosse (Norvège) – Le Printemps à Paris
Dans un tourbillon de couleurs vives, Marit Fosse esquisse un Paris lumineux, presque onirique, où le printemps devient promesse d’émerveillement. Chaque touche de couleur semble animée d’une joie neuve, offrant au regardeur la sensation de redécouvrir une ville transfigurée. Ce tableau est une déambulation sensorielle dans une capitale rêvée, filtrée par l’éclat d’un regard venu d’ailleurs. Il s’en dégage une innocence lumineuse et profondément apaisante.
Céline Hayek (France-Liban) – La danse de Byblos
Avec une gestuelle picturale rythmée, Céline Hayek nous entraîne dans une chorégraphie ancestrale, au cœur de la ville phénicienne de Byblos. L’œuvre vibre d’une énergie tellurique, entre mémoire mythologique et vitalité méditerranéenne. La danse devient langage des origines, résistance joyeuse et lien charnel au territoire. Céline Hayek inscrit dans ses formes une pulsation qui transcende le temps et les frontières.
Hammoud Chantout (Syrie) – Le printemps et le magnolia
La délicatesse du magnolia sous le pinceau de Chantout évoque la résilience fragile face à la violence du monde. Ce printemps-là n’est pas naïf : il surgit du chaos, comme un éclat de beauté arraché à l’ombre. Dans une palette subtile, l’artiste syrien fait dialoguer douceur florale et douleur retenue. L’œuvre devient un hommage discret à la persistance du vivant, à la poésie qui subsiste, même dans les ruines.
Yacine Zayat (France-Liban) – Couleurs de Monde
Zayat propose une cartographie sensible de l’humanité à travers des jeux de teintes éclatantes. Chaque couleur devient un territoire, chaque trait une traversée. L’œuvre se lit comme un manifeste du métissage : elle raconte les mondes imbriqués, les héritages croisés, les identités kaléidoscopiques. L’abstraction expressive de Zayat redonne souffle à l’idée d’un monde ouvert, mouvant, en perpétuelle recomposition.
Maria Arouss Achmar (Liban) – L’oiseau de la paix de Bcharé
Au cœur d’un Liban meurtri, l’artiste élève un chant d’espérance. L’oiseau, figure récurrente de la liberté, devient ici messager de paix dans un ciel encore traversé d’éclats. L’œuvre conjugue douleur et apaisement dans un geste pictural à la fois instinctif et maîtrisé. Ce volatile aux ailes déployées semble habité par les prières d’un peuple. Une œuvre qui parle avec émotion de résistance spirituelle.
Ali Goli (Iran) – L’Humanité
Dans une composition dense et méditative, Goli explore les contours mouvants de la condition humaine. Ses figures universelles, aux visages indéfinis, nous renvoient à nos propres fragilités et à notre quête de sens. L’humanité qu’il peint n’est ni idéalisée ni désespérée : elle est en devenir, toujours. Par un jeu subtil d’ombres et de lumières, l’artiste questionne notre responsabilité collective face au monde.
Aminaee Sareh (Iran) – Liberté
Avec une force graphique saisissante, Sareh incarne l’aspiration à la liberté dans une tension constante entre élan et entrave. L’œuvre frappe par sa charge émotionnelle, traduisant à la fois le cri et le murmure d’une âme. Les formes se débattent, se libèrent, fusionnent. Ici, la liberté n’est pas un état, mais une lutte, un souffle, un mouvement irrépressible vers la lumière.
Claude Mollard (France) – Pénélope et Le Cri de la Terre
Les photographies de Mollard, entre introspection mythologique et manifeste écologique, interrogent la beauté tragique de notre époque. « Pénélope » évoque l’attente, la fidélité au monde intérieur, tandis que « Le Cri de la Terre » capte un hurlement muet, celui d’une planète blessée. À travers des visages habités, l’artiste fait surgir une émotion brute, essentielle. Ces images deviennent des icônes d’un monde en péril, à la fois puissantes et vulnérables.
Esther Segal (France) – La liseuse
La photographie d’Esther Segal est une contemplation suspendue, où la figure de la liseuse incarne la fragilité d’un instant. Entre lumière douce et silence palpable, l’œuvre suggère la porosité entre rêve et réalité. C’est une méditation sur la mémoire, l’intimité, le passage du temps. L’image, presque picturale, parle d’un monde intérieur sur le point de basculer, d’une paix menacée par l’imminence de l’inconnu.
Lola G. (France) – Photographies : Géographie de la mémoire et esthétique végétale
À travers ses photographies empreintes de poésie végétale, Lola G. trace une cartographie sensorielle de la mémoire. Chaque plante, chaque texture devient un fragment de souvenir, une racine enfouie. Son esthétique délicate convoque les forces souterraines du vivant, entre érosion et floraison. Elle propose une archéologie intime du corps et du paysage, une quête de réconciliation entre nature et mémoire.
Oscillant entre abstraction lyrique et figuration poétique, l’exposition « Le Printemps des Artistes du Monde » dessine les contours d’un monde pluriel, à la fois blessé et porteur d’espérance. À la Galerie PIAG, l’art devient un terrain fertile de dialogue, un chant collectif porté par les voix singulières de ces artistes du monde. Un printemps de la création à vivre intensément.
L’inauguration de l’exposition se prolongera autour d’un cocktail gourmand aux saveurs printanières, prolongeant ainsi le dialogue chaleureux entre artistes et public. Une exposition à ne pas manquer. Nous vous attendons nombreuses et nombreux !

Affiche