MYSTÈRE À VENISE
Le roman ‘la Fête du Potiron’ écrit en 1969 par AGATHA CHRISTIE, célèbre romancière anglaise (native de Torquay en 1890 et qui mourra en 1976), connaît une nouvelle mise au goût du jour au cinéma en 2023.
Après avoir fait l’objet d’un téléfilm ‘Le Crime d’Halloween’ avec Hercule Poirot, le célèbre détective pour résoudre l’énigme policière avec l’aide de « ses petites cellules grises » qu’il se vantait savoir faire travailler.
Le rôle qui collait à la peau de l’acteur DAVID SUCHET sur nos écrans de télévision est, au cinéma, interprété par l’acteur KENNETH BRANAGH lui-même réalisateur du film avec la collaboration de l’auteur MICHAEL GREEN.
Il va vivre une nuit effroyable et ce qui était une soirée d’Halloween se déroulant dans un honnête manoir anglais, sous la plume de Mrs AGATHA CHRISTIE, va devenir une soirée de dialogues bien ficelés, mais inquiétants transposés dans un Palazzo de la ville de VENISE, celui de Mrs Drake organisatrice de la soirée d’Halloween coutumière qui, italomania de nos jours, oblige (ce qui n’est pas pour me déplaire du tout) deviendra une soirée de tempête où le bruit des pilotis des palais de Venise lorsqu’ils se fracassent sous le ressac dans le noir est assourdissant et rend l’atmosphère d’horreur et d’effroi du Palazzo tout à fait crédible et propice au crime.
Tout cela au milieu des rires de la fête des enfants, incroyablement gais en cette veillée de la Toussaint, fête celte reprise avec ferveur pour le plus grand bonheur des défunts, des sorcières et des effets spéciaux du cinéma actuel qui en est friand.
Ce film est enthousiasmant pour deux raisons celle du contraste entre les choses de la vie portée à l’écran, l’effroi et la gaieté, la fête et le crime, la beauté et la laideur, car il soulève des questions pourquoi dit-on que les enfants aiment se faire peur et les romans qui font peur plaisent-ils aux enfants ? C’est une question, mais pourquoi écrit-on des romans d’où surgissent la terreur et la crainte de personnages effrayants ? Parce que les histoires qui nous font froid dans le dos, ensuite permettent, lorsque le réel reprend sa place que notre vie nous semble plus supportable, plus douce ou plus belle, les gens plus beaux et Venise le lendemain matin, filmée magnifiquement dans ce film MYSTÈRE À VENISE est la seconde raison de voir ce film.
Il faut savoir garder son âme d’enfant… mais aussi traquer la beauté toujours et surtout dans cette ville où elle est saisie si facilement, venant à nous de toutes parts, faite pour nous. Le trésor de la civilisation, VENISE, surgit : façonnée, élevée, par les humains, à partir d’une vulgaire et hostile lagune marécageuse pour se protéger de l’ennemi barbaresque et construit pour se protéger et survivre.
Tout cela grâce à cette façon de filmer une terrasse blanche surplombant la ville et ses toits rougis par le soleil réconfortant du matin, l’homogénéité retrouvée, l’allure magique plutôt que les détours mortifères de la magie et des sorcières souvent vêtues de noir.
Parce que l’intrigue est moins intellectuelle dans ce roman d’AGATHA CHRISTIE où l’esprit de déduction ne vient pas au secours du détective, lui-même, entre autres substances, sous l’emprise des maléfices de la sorcière de service, l’actrice MICHELLE YEOH, il s’avère que pour le spectateur c’est quasi impossible de déceler qui est l’auteur du crime qui fait l’objet de tout ce fracas. Il reste que comme toujours c’est celui qui paraît le moins coupable qui l’a été après avoir considéré que tous les gens présents auraient pu être coupables. Il reste que la beauté sous les traits de la maîtresse de maison Rowena Drake est présente grâce à l’actrice KELLY REILLY, mais la donna è mobile…Maxime Gerard interprété par KYLE ALLEN ou encore le docteur Ferrier JAMIE DORNAN sont des rôles formidables bien interprétés, mais il est impossible de savoir qui a tué la petite fille, la petite princesse du palazzo, ni les deux autres qui en savaient sûrement déjà trop.
Bonne séance de spiritisme à tous et bon film.
À voir à la Toussaint au cinéma grâce à la 20 th Century Fox !
VÉRONIQUE VESVAL.