C’est ce qu’est venu déclarer mardi 19 juin, le général Robert Mood, le chef de la Misnus devant les membres du conseil de sécurité qui se réunissaient au lendemain de l’appel de Barak Obama et de Vladimir Poutine, « à un arrêt immédiat des violences, afin de mettre un terme à l’effusion de sang ». Le général Mood a expliqué que ses observateurs avaient été la cible de violence : leurs véhicules ont été touchés par des tirs directs à dix reprises, et par des tirs indirects, des centaines de fois. Pourtant a-t-il ajouté, les observateurs de l’ONU ont l’obligation morale de rester en Syrie.
Ban Ki-Moon avait quant à lui, émis le souhait que les membres du Conseil s’unissent pour mettre une « pression continue« sur le régime de Damas afin que celui-ci applique le plan Annan. « Le jour viendra où il sera trop tard pour arrêter cette spirale« de la violence, a-t-il prévenu.
La mission des observateurs, qui entrait dans le cadre du plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan, prévoyait notamment un cessez-le-feu qui est jusqu’à présent, resté lettre morte. Sur le terrain, les violences ne connaissent pas de répit, et les chiffres publiés par l’Observatoire syrien des droits de l’homme sont implacables : les violences auraient fait plus de 14 500 morts depuis le début de la révolte. Des chiffres qui augmentent à une vitesse vertigineuse, d’autant que pour justifier une passivité criminelle, certains pays se refugient derrière la phrase fumeuse et fatale aux peuples qu’on assassine, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays. Chaque pays protège ses intérêts, même lorsqu’il n’en a aucun : on ne sait jamais. Un conflit pourrait en cacher un autre. Au sein d’une organisation où la prudence est devenue la mère de tous les vices, la patience sert de bouclier.
Ainsi Paris, qui aimerait rendre les dispositions du plan Annan obligatoires donc sous chapitre 7, tout en sachant pertinemment que pour que le plan passe sous chapitre 7, une résolution du Conseil de sécurité s’impose, ce qui relève de l’utopie puisque cette proposition serait rejetée par les Russes et par les Chinois.
Pour Herve Ladsous, le patron de DPKO, le plan en six points reste la référence. « Il convient de penser aux options pour le futur de la mission. Unmis reste indispensable pour aider les syriens » a-t-il déclaré.
Dans le rapport qui vient d’être publié et dont le titre semble emprunté à un roman noir, « Représailles mortelles » Amnesty International rappelle que la Syrie commet depuis plus d’un an, des crimes contre l’humanité.
Célhia de Lavarène, Nations Unies, New York 20 juin 2012