SUR LA ROUTE DU CINEMA Par Dan Albertini Foreign Journalist

FJ. Un mélodrame psychologique prend Rdv sur le parcours d’un journaliste Étranger en voyage. Le film. Le président Yayi était laid. Sa culture personnelle l’accusait plus qu’un autre canon. Il contournait le fait en société en tentant une image d’homme intelligent. On l’imagine facilement étudiant universitaire à l’étranger. Cadence empruntée. Sa façon d’observer son voisin de table. Inclinés, des yeux de chacal rivés, orientés du haut d’une mâchoire disproportionnée. Le menton vers la droite. Intimider ou curiosité ? C’était en fait un tic tribal colonial. L’admiration du. L’habitude lui est restée, brisant les prémices protocolaires de la french cavalerie. La caméra ne l’améliore, au contraire, elle n’a pas sa culture. C’est l’impression unanime quand il reçut son homologue. Une image hyper présente en scène. La principale se déroule au Bénin. Les tableaux sont embarrassants, bourrés de préjugés, DMA y plonge sous un soleil d’enfer et de pièges.
International NewspapersLe film commence par un baiser au sol. Symbole. Quand DMA relève la tête, c’est la transe. L’avion venait tout juste de le vomir sur la piste, il n’est plus. Il sentit une décharge électrique le traverser alors qu’il toucha le gros bois. Un grand tronc qui était planté, là près du milieu. Il s’y détacha péniblement puis, se sentit attiré. Cette sensation, son esprit s’évadait de son corps pour céder la place. Il se tournoya, puis se redressa. Se cabre à nouveau. Il se refuse de céder, reste en contrôle de lui-même. Un montage l’illustre dans un réveil agité. Est-ce un rêve ? L’Afrique noire s’impose par l’ancien Haut Dahomey. L’odeur de soufre gras se dissipe dans sa pensée. Le caméraman shoot en close up le photographe aussi.
L’image s’éloigne en micro seconde. Autre zoom. Le professeur l’observait, installé dans une loge à l’aéroport. L’invitation personnelle du président venait de lui. Le vieux alimentait l’ombre de sa culture, on l’appelait le vieux renard de Porto Novo. Puis Genève un samedi. La caméra nous transporte dans le lobby de l’Hôtel Intercontinental. DMA reçoit un courrier IP, il croit à une arnaque nigérienne. Consulte un ami. NDoye s’exclame : << où as-tu trouvé ça >>. Il est sénégalais. Ils sont dans une salle de presse. L’IISS est en session annuelle. Puis NDoye : << mon frère, c’est le président qui t’invite personnellement >>. L’air impressionné. DMA partit de suite rencontrer Marie. Sa nouvelle copine. Elle se croit une déesse. Erzulie allongée. L’appétit sexuel répondait mais DMA aurait souhaité. Vénus de Milo, mais elle est manchot. Il doit parler à Marina, il se décide en route. Répond positivement car le voyage se prépare depuis 40 ans. Que se passe-t-il chez ce journaliste étranger qui adopte de préférence la culture des femmes de trente ans. Il arrive sur ce continent inconnu.
TyLen venait d’arriver par le même transporteur. Ses multiples déplacements dans l’avion avec l’ouvrage du professeur Jouve laissaient croire des relations nouvelles entre Patrice Tognifodé, un jeune professeur noir et une jeune femme habillée en costume local. Son attitude bavarde avait fait place à un air suspicieux après sa rencontre avec DMA. Elle commençait à suspecter son pays de l’avoir envoyée dans une ronde qui avait une mémoire particulière. Patrice était originaire de Ganvié alors qu’il vivait en banlieue de Paris. Marie, une proche de TyLen, était aussi du voyage. Le ménage à 5 finit par imploser. Les accusations, le froid dans un pays chaud, le mépris, tout était au menu. DMA finit par se retrouver au milieu, à côté de sa proie, sans espoir de l’attraper. Il était minuit moins une minute avant le départ. Des difficultés attendaient tout le monde à un autre tournant. DMA s’impatientait car il nourrissait la pensée d’une danse marocaine avec TyLen. Il avait cultivé la mauvaise habitude de se blottir au creux des seins de femme depuis son enfance. Le parvis de la chambre offrait une prostituée d’origine brésilienne et autre chose qui allait venir. La chemise africaine qu’il portait pour se fondre dans la mêlée ne lui porta pas chance, au contraire, Marina sa confidente glandoise avait oublié de lui expliquer la différence entre une chemise africaine et une tenue de gala africain. Il bouleversa les traditions sans le savoir et cela avait froissé le président.
L’enseignante sénégalaise. DMA était un passeport canadien de naissance haïtienne. Sa cote était haute à son arrivée. Un pays qui cherchait sa gloire dans l’Haïti au passé extraordinaire, dans le Canada de la richesse, New York à proximité. Il était en Europe, à Genève, une convoitise pour l’Africain. Il portait un manteau international doublé d’un statut de journaliste correspondant étranger accrédité à l’ONU. Quand il rencontra Gérard Migan, un journaliste béninois apprécié comme << le vétéran >>, les intérêts se croisèrent par la nature de ses recherches personnelles et la motivation de Migan à visiter Haïti. C’est dans ce contexte que DMA allait vivre une curieuse fiction blindée de culture locale. Le Sénégal était représenté entre autre par une enseignante universitaire. Journalisme. Roch s’approcha d’elle pour une séance de photo après le symposium, son visage trahissait des préjugés profonds qui la séparaient de son discours aux assises. Le rejet.
DMA était attendu, la rencontre de certaines personnalités était comme programmée. Il se fit inviter directement. Quand il quittait le Mexique en 2009, il avait une certitude, les voyages allaient se multiplier. L’Afrique l’attendrait à un carrefour inconnu et inattendu. C’était le rendez-vous. Qu’allait-il se passer ?
Le cadeau. Qui pouvait imaginer que la pratique ancestrale du restavek venait de l’Afrique des exilés ? C’est pourtant ce que DMA allait découvrir par la vertu d’un notable du pays qui lui proposait de rester. Il lui offrit une femme de son choix. La phrase qui étonna : << tu choisis, on te la donne, même si tu en veux plus d’une >>. DMA dû refuser son plus grand fantasme : un harem. Ça sentait le piège, comme lors de son passage au Chiapas. De plus, il était déchiré par le lien que cela établissait dans ses pensées. Yaya se recouvrait du manteau de correspondant étranger pour mener son p’tit commerce, une partie était ouverte mais l’autre était en toute apparence le produit de vol et de contrebande. Son ex beau-frère était un banquier juif pourri qui lui fournissait de montres volées pour les revendre. Un jour, le fisque débarqua. Yaya était aussi schizophrène quand il le voulait, il était sous ordonnance médicale pour tromper les assurances. Il consommait pourtant de la drogue avec une copine algérienne en présence de ses enfants. Tout cela ne concernait pas DMA, Mais un jour, Yaya se sentit en confiance et avoua en confidence comment il débarquait sur sa fille nue dans le bain le soir pour lui apporter le plateau de nourriture. Yaya remarqua rapidement disait-il, que sa fille s’était rasé le pubis et il piqua une crise. De nerfs ou de jalousie, car il a su que c’était avec une autre copine, quand il la frappa comme d’habitude. Une habitude qu’il laissait couler avec une copine russe plus âgée que lui. DMA ne pouvait tolérer cette pensée sans le dénoncer aux autorités. Chez les Helvètes, tout dénonciateur était traité de collabo. C’est ainsi qu’il refusa le cadeau du notable et repartit vers des cieux d’origine.
La guerre était donc déclarée. Ted le chauffeur, Marie l’amie de TyLen qui en voyait un agresseur potentiel mais elle s’aventura seule en moumou décolleté pour une tournée en ville. TyLen et Patrice parce que ce dernier avait fait rentrer une de ses anciennes élèves dans sa chambre d’hôtel. Marie suggéra que c’était pour la coucher. Les jeunes participants et le professeur qui a relâché son arrogance. DMA et sa conscience parce que TyLen était mariée en France. Les serveurs de l’Hôtel Marina et le cuisinier qui s’attendaient aux faveurs des invités. Le cuisinier le remporta. DMA finit par accorder une certaine somme à Ted tout en restant dans le dernier taxi avec Marie et TyLen pour les rassurer.
Flashback. Quand les passagers arrivèrent à l’aéroport par la porte du service diplomatique. Ils n’étaient pas légion mais l’accueil durait car le pays observait des standards asymétriques. Bagages perdus, tampons légaux absents. Certains étaient donc illégaux tout en étant des invités officiels. Le directeur de l’immigration s’afférait au point qu’on eut cru : confusion totale. Les différents taxis affrétés amenaient les délégations vers leurs hôtels respectifs. C’est ainsi que DMA se trouva au milieu d’une grande chambre avec une grande galerie ornée de fleurs tropicales. Comme dans son enfance. La garde prétorienne du président de la république n’était pas encore de la partie, ce n’est que le lendemain que la place du palais des congrès se remplit de militaires et d’agents politiques de toute sorte. Le palais du président était tout proche, ce qui énerva la garde qui se chargeait de la sécurité du palais. Les taxis passaient juste en avant pour déposer les délégations. Un premier incident devait arriver.
Le chauffeur nous déposa en avant. Marie était hystérique elle drainait des tonnes de comprimés, au cas où. TyLen était son amie de longue date. Elle la supportait mais la tenait en laisse pour certaines occasions. Ted était du pays mais se disait de père brésilien et, lui-même était en partance pour New York. Tous ces personnages avaient 3 points en commun, le mensonge colonialiste et ses cultures dérivées, la chair du maître et la langue. Ted nous conduisait depuis le premier jour et même à Ganvié, un village lacustre près de Cotonou.
Kagamé. Les tractations allaient bon train auprès du président Kagamé, par les bons offices du président Yayi. Une femme belge jouait au colon. Et, la fille de Kwamé Nkruma ne laissa personne indifférent. L’ambassadeur de la Chine tenait le pavé haut et semblait avoir une longueur d’avance sur l’ambassadeur américain. Le Français était présent avec l’avantage d’un ancien parcours colonial mais tout de même récent. Le malaise était malgré tout perceptible car la Belgique était plus que perçue mais accusée pour l’affaire du dernier génocide dans le pays du président Kagamé. Il fallait donc remettre les relations au beau fixe pour faire bonne figure alors que le Continent voulait se prendre en main. Sans la France.
Le professeur était grand-père de petits Blancs. Les groupes de danseurs noirs infatigables s’appliquaient à amuser la galerie. DMA cherchait déjà sa nouvelle proie chez les belles hôtesses bien élancées comme des Amazones des rois dahoméens. Il avait du succès auprès des femmes mais trop vite dans le sac quand Michelle se rendit à l’hôtel. Il n’y croyait pas. Elle s’étala comme un enfant du Bacchus sur le grand lit. Lui demanda de s’occuper d’elle. Il cabra malgré les élans. Il s’attendait peut-être à autre chose, un p’tit bijou parmi la horde féminine qui dominait la place. Sa grande surprise. La réalité était tellement différente des apparences contées. Les gens étaient mieux outillés même si le meilleur n’était encore. DMA s’endormit lourdement avec une vieille histoire en tête après le retour du fabuleux voyage dans le pays des Mayas. L’histoire perverse d’un correspondant schizophrène qui avait été au Chiapas. DMA conclut donc que Yaya touchait à sa fille mineure dans le bain. Il piquait des coups de colère quand elle apportait des notes en dessous du A, car il était jaloux du copain de sa fille. Une histoire d’horreur. L’histoire répugne. Il se réveilla le lendemain à la hâte pour ne pas obéir à l’heure du continent. Des lunes après l’heure. C’est l’histoire. Merci d’y croire
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