Les experts scientifiques qui étaient arrivés dans la banlieue de Damas fin août, disposent de « preuves flagrantes de l’utilisation de gaz sarin. » C’est ce qui ressort du rapport qu’ils ont remis à Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies. « Les échantillons chimiques et médicaux que nous avons recueillis fournissent une preuve claire et convaincante que des roquettes contenant du gaz sarin ont été utilisées. »
La mission d’inspection, dirigée par le professeur Sellstrom, a conclu que « les armes chimiques avaient été utilisées à une « relativement grande échelle » contre des civils, dont des enfants. Selon Washington, l’attaque du 21 août, aurait fait plus de 1400 morts.
La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, dont les ministres des affaires étrangères viennent de se réunir à Paris, ont annoncé qu’ils attendaient du Conseil de sécurité des Nations Unies, « une résolution forte qui devrait prévoir des conséquences sérieuses si elle n’est pas appliquée ».
Les pas occidentaux accusent le régime syrien d’être responsable de l’attaque du 21 août. « Quand on regarde précisément les données, les quantités de gaz toxique utilisées, la complexité des mélanges, la nature et les trajectoires des vecteurs, cela ne laisse aucun doute sur l’origine de l’attaque« , a estimé Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.
Moscou, qui a toujours soutenu son allié syrien, accuse les rebelles d’avoir fomenté des attaques chimiques pour faire accuser Damas et demandé aux occidentaux de lire le rapport avant d’en tirer des conclusions. « Le rapport -qui fait 41 pages, a été remis aux diplomates à leur arrivée au Conseil de sécurité. Personne n’a eu le temps de le lire en entier » a déclaré l’ambassadeur russe Vitali Churkin.
Washington, Londres et Paris entendent se servir du rapport pour maintenir la pression sur le régime syrien, afin qu’il respecte à la lettre ses engagements de démanteler son arsenal chimique. Moscou a déjà averti qu’une résolution prévoyant des menaces contre la Syrie saboterait les perspectives d’un règlement négocié en Syrie. « La pression est sur [le régime de Damas] pour qu’il applique intégralement cet accord. Le monde doit être prêt à en tirer les conséquences s’ils ne le font pas« , a affirmé le Britannique William Hague.
La résolution doit être soumise au vote dans les jours prochains, suite à l’accord sur le désarmement de l’arsenal chimique de la Syrie, auquel sont parvenus les russes et Américains au cours du weekend. Au terme de cet accord, Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques qui devront être détruites d’ici à la fin du premier semestre 2014. « Je suis certain que malgré toutes les déclarations émanant de certaines capitales européennes, la partie américaine s’en tiendra strictement à ce qui a été convenu« , a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères.
Célhia de Lavarène