The Expatriate. Un film de Philipp Stölzi d’après le script d’Arash Amel, mettant en vedette : Olga Kurylenko, Liana Liberato et, Aaron Eckhart dans le rôle d’un ex agent de la CIA en Europe

Aaron Eckhart est Ben Logan, un ex-agent de la CIA. Il est top niveau dans le domaine de la sécurité. Il vit avec sa fille Amy Logan qui est Liana Liberato, depuis la mort de sa mère. Olga Kurylenko est Anna Brandt, une spécialiste qui collabore avec Ben Logan et avec une firme spécialisée qui a piégé Ben Logan. Les liens sont américains, c’est tout le film qui se jouera dessus. Un cocktail explosif s’en suit et met en exergue la dure réalité d’un expatrié.
La scène. Le film se déroule souvent à Bruxelles en Belgique. La plupart du temps dans des bureaux logés dans de grands édifices. Aussi souvent dans les rues. La caméra n’a pas chômé avec des close up et avec des zooms en plongée. Oblique. L’image est souvent légèrement vieillie verdâtre pour renforcer l’impression de la vieille Europe et l’ombre des soirées de Bruxelles. L’éclairagiste a évité par contre la masse brumeuse qui provoque des ombres dans le noir. Des vues magnifiques qui accompagnent le casting sans pour autant jouer comme un élément essentiel. Ces tableaux offrent une autre vision modernisée de ce pays plutôt connu pour ses sombres luttes politiques fratricides entre Flamands (Hollandais) et Wallons (Français), et la Couronne qui doit gérer sans cesse les frasques de gouvernements éphémères. Bruxelles est une ville propre dans ce film. Et moderne, avec un potentiel très élevé de hautes technologies de sécurité. Pourquoi ce choix, c’est une autre question.
Les cascades sont intelligentes. Rien de trop excessif. Avec ces rues qui débouchent sur des escaliers et ceux-ci qui se confondent en couloirs obscurs. Ce qui peut surprendre par contre, c’est un peu enfantin ce coup d’œil de Big Brother qui sait toujours où se trouve l’homme traqué. Ce qui lui oblige à les prendre de vitesse à l’aiguille de la seconde du cadran. C’est une légère faiblesse de la mise en scène qui n’a pas réussi à détacher l’œil curieux de la caméra de surveillance, de la puce électronique, comme avec Will Smith qui est Robert Clayton Dean dans ‘’Ennemi d’Etat’’ en fonction d’un timing réel qui laisse l’acteur le temps de réagir.
La scène fait aussi appel à un élément d’actualité immédiate mais d’une cruelle réalité proposée. C’est-à-dire que la violence est volatile et exportable au coût d’une promesse de sept vierges après la mort. On les appelle des kamikazes mais aussi des spécialistes du Jihad. Les Arabes sont là. Rémy est Nabil, le copain d’Amy, il est le fils d’un révolutionnaire immigré d’origine maghrébine. Les préjugés sont convoqués.
Je ne sais plus pourquoi le sujet ‘’salafiste’’ ou ‘’arabe’’ est de plus en plus associé à une certaine violence révolutionnaire tandis que la CIA est réputée d’avoir infiltré ces mouvements révolutionnaires pour combattre les théories soviétiques. La Russie a pris la relève, mais la perception n’a pas changé, elle a changé de camp. Qu’est-ce qu’on a pu introduire qu’il ne fallait pas pour avoir autant peur du sujet qui devint rapidement dans les années nonante, une source thérapeutique pour se donner bonne conscience dans les films occidentaux. Ce que je vais dire va sûrement me condamner, je sais que beaucoup d’Arabes sont menteurs par défaut, comme la plupart des businessmans latinos. Mais cette fois-ci dans le film, il était bon d’être arabe et révolutionnaire dans un pays étranger. Cela a servi à Ben Logan qui sûrement dans une vie postérieure, soit dans une autre génération de film, va renouveler ses remerciements au jeune Arabe qui l’avait aidé dans ce film. Est-ce là un indice volontaire qui révèle un prochain revirement du cinéma américain ? Il faudrait en suivre la trace.
International NewspapersLa table est donc mise pour un thriller qui promet. Comment alors percevoir la fin ? Votre opinion vaudra sûrement mieux que la mienne.
Appréciation Le film démarre avec un cachet qui pourrait laisser à croire à une routine appliquée dans le genre. Cependant, plus il tourne, plus les scènes deviennent attractives et bourrées d’intérêts.
The Expatriate est sorti en septembre dernier. Le titre m’a attiré en effet mais l’image qui offre le portrait d’Aaron Eckhart sur le poster m’a convaincu de choisir ce film à la place d’une multitude d’autres.Merci d’y croire  !