Du 22 au 30 septembre, plus de 140 chefs d’états et de gouvernements se sont pressés dans les couloirs de la vénérable maison de verre, dans l’espoir, souvent vain, d’exposer les problèmes de leur pays à la tribune de l’Assemblée générale, de faire entendre leur voix.

De l’avis général, 2014 fut l’année de toutes les crises : L’Irak, Gaza, Israël, la Syrie, la Libye, la République Centrafricaine, EBOLA et bien d’autres. L’espace de quelques jours, le plus grand chapiteau du monde a servi, de caisse de résonnance aux crises qui secouent le monde et chaque pays a eu, l’espace de 15 petites minutes, le pouvoir de faire entendre sa voix et de redonner au principe de la charte, « Un pays, une voix, » une actualité.
Ebola et les changements climatiques sont les deux sujets sur lesquels le consensus était de mise. Pour ce qui concerne les changements climatiques, un sujet qui ne passionne pas les foules, 120 chefs d’état sur les 140 ont participé au sommet organisé par Ban Ki Moon. Les « climato septiques », comme les qualifie Laurent Fabius, le Ministre français des Affaires étrangères, ont encore de beaux jours, et ce n’est pas le président américain qui dira le contraire, lui qui, depuis le début de son mandat, se bat pour une meilleure régulation et contre certains partis politiques qui font preuve de scepticisme. Pourtant, les pays doivent de plus en plus compter avec la prise de conscience des populations pour qui les dérèglements climatiques sont devenus, au plan économique et social, un sujet de préoccupation majeur, surtout dans les pays qui utilisent des centrales à charbon.
La réunion du conseil de sécurité, présidée par le président Obama sur la lutte contre les combattants étrangers, et la résolution –fil rouge de toute action- qui donne obligation aux Etats de renforcer leur arsenal de lutte contre les combattants étrangers, en Irak, en Syrie et dans d’autres pays, a été adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil. Rappelons que quelques 12.000 combattants étrangers ont rejoint les groupes terroristes tels que l’Etat Islamique, al Nusra et d’autres groupes djihadistes. La France et les Etats-Unis continuent d’affirmer qu’il n’y aura pas d’engagement de troupes au sol, ni en Irak et encore moins en Syrie, où il serait plutôt question d’aider l’opposition modérée.
Ce qui ne satisfait pas la Russie qui craint que les Etats-Unis, au prétexte d’une intervention contre l’état islamique, en profitent pour atteindre le régime de Bachar Al Assad. Le problème de fond qui se pose en Syrie, c’est celui de l’aide des Etats Occidentaux aux groupes rebelles modérés, et ce depuis le début de la guerre en Irak. 40% de la Syrie est aux mains de l’Etat Islamique, qui a fait reculer l’armée syrienne sur de nombreux fronts.
Parmi les discours très attendus, celui prononcé par le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU le 26 septembre dernier. Un discours qualifié par Benjamin Netanyahu « d’incitation à la haine truffé de mensonges. » Abbas a vivement critiqué Israël qui, a-t-il dit, « refuse de mettre fin à l’occupation de la Palestine, rejette l’idée d’un état palestinien et mène une guerre génocidaire contre Gaza.» Une accusation à laquelle Netanyahu a riposté de façon cinglante.

Dans un communiqué, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a accusé M. Abbas de « terrorisme diplomatique ». « Mahmoud Abbas ne veut pas et ne peut pas être un partenaire pour un règlement politique du conflit », a-t-il tempêté. « Tant que Mahmoud Abbas sera président de l’Autorité palestinienne, le conflit continuera ».

Si l’Assemblée générale de l’ONU reste la caisse de résonnance des problèmes du monde, il n’est pas sûr que les dirigeants soient parvenus à trouver des solutions communes.

Célhia de Lavarène, Septembre 2014