SUR LA ROUTE DU CINEMA Par Dan Albertini LE PROCES SALVADOR.

Le metteur en scène fait dans Vaudeville pour un film politique qui dénonce. Salvador fait de la politique depuis que le frère du président est devenu Président. Salvador était vendeur tout azimut, sauf qu’en politique les affairistes se casent toujours le nez dans son nouveau pays. Tradition. Il faut tricher et finir par se faire prendre. La clameur publique l’a déjà annoncé, Salvador marchand politique, il s’y est hissé par défaut. Mais, trop c’est trop, dira un important personnage qui surveillait la gamelle. C’est-à-dire le bien, le trésor, dans ce pays. Salvador se fait prendre en effet. Une affaire de mort suspecte, de tentative d’intimidation et de violation grave de la loi matrice de l’île à vache. Et, comme tout bon politicien pervers, Salvador, s’il a résisté aux ‘’Portes closes’’, il consomme malgré tout, ouvertement et officiellement chez la p’tite dentelle décolletée venue d’une vieille Europe commerçante. Le film semble faire dans le vieux répertoire de ‘’Les Ripoux’’, mais il est à trop de littorales à la fois. Les dessous ressembleraient davantage au film tourné sur DSK. Un ambitieux qui croyait se la faire. Tout le monde dans la poche. Par un quelconque génie qui rendrait invisible. Mais qui, quand la cloche sonne autour du cou du taureau dans une fable grivoise, démontre la laideur de la bête dans toute son ignorance. C’est le Procès Salvador.
Le film est présenté en trois tableaux autour desquels des scènes vont se dérouler. Elles sortent carrément d’un répertoire qui propose souvent la logique en même temps que l’illogisme. Le metteur en scène connaît parfaitement sa partition qu’il agence de façon à faire découvrir au spectateur, l’incroyable ascension d’un faussaire. Il y a tout de même une curieuse impression qui se dégage, un personnage important dans le film semble parfois s’imposer au metteur en scène de part ses propres coudées franches. Il se nomme Simon. Ce qui nous mène en fait vers trois tableaux différents. Le film s’adresse à un public averti.
Premier tableau. Un homme part des côtes de la Floride à Miami pour se rendre vers ce qu’il a décidé qui doit être la ruée vers l’or, une île. A n’importe quel prix. Il affirme son origine et ses attachements sociaux, dans un document judiciaire qui le ramène vers les côtes qu’il s’était pourtant éloigné. C’est comme dans le proverbe : << qui vient de loin sait mentir >>. Il se croit invisible. Ridicule, il oublie que son commerce du numérique faisait partie d’un monde global. Tout est connecté. L’homme porte un bracelet rose autour de son bras gauche.
Deuxième tableau. C’est le pays de la misère, il y a pourtant de luxueuses villas comme pour certifier que le visage de la misère ressemble à un citoyen. Non pas à un autre. L’écran s’embrouille, la caméra semble mal ajustée dans son focus. Non, c’est l’effet d’une intense chaleur que va chercher le metteur en scène, pour illustrer le poids de la misère. C’est la règle. La misère est alignée en continuité avec la corruption. Pourtant il y a encore de la vie chez les habitants de cette petite île magique en pleine mer…. C’est ainsi que le metteur en scène présente Simon l’important personnage. Il semble insensible à la chaleur qui ne le consume pas, par extension, aux acteurs de la corruption. L’homme porte un costume moderne, dark grey dit-on en anglais, la boutonnière du milieu attachée par une fibule dorée en forme d’un écusson avec les lettres : JJD. (Jean-Jacques Dessalines).
Troisième tableau. Un homme lit à travers un journal. Il semble s’attarder sur plusieurs colonnes. Un grand titre : le Procès Salvador. Une autre page : HP pris en flagrant délit de diffamation tandis qu’il publie un article accusant HO de clabauderie. Une troisième page : La Nouvelle publie une note qui est une est un produit commercial de HO, accordée par un protocole. Salvador a organisé la fuite. Quand Salvador croyait se débarrasser d’un procès, il s’est mis les pieds dans un autre. Dans plusieurs autres. Que veut démontrer le metteur en scène : un journal et ses colonnes. La nouvelle ? Un pays bientôt en ébullition ? Ou, un mégalomane pris de panique ?
Le film démarre avec un homme qui se croyait invisible. L’œil ne traverse les océans malgré les croyances de son pays. La téléportation mentale n’est pas réelle comme on a tendance à le croire sur cette île exposée au soleil brûlant. L’homme a pris une habitude insulaire, il éprouve de la difficulté à l’oublier, il transpire. Beaucoup. Ce n’est pas l’effet du soleil cuisant, il fait plutôt frais à cette époque sur les côtes de la Floride. Il doit se rendre à son propre procès alors qu’il se croit plaignant. L’homme se promène par devant un grand hôtel luxueux, anxieux, deux autres et un troisième portent ses valises. Il ne voit pas encore ceux qu’il espère. Ses avocats américains. Dans son nouveau pays il est juge, défense et partie à la fois. Il s’est d’ailleurs accaparé de tous les pôles de compétence. Il est mégalomane mais il a peur. C’est dans cet esprit qu’il a entamé un procès contre. L’histoire se fait boomerang. C’est le procès Salvador qui lui revient en pleine face. Rideau !
Quand le juge sort la montagne de papier contenu dans le dossier, Salvador pris de panique, veut négocier mais oublie les procédures. Ce n’est pas sa pratique. L’homme de petite taille semble agité, il est dans l’œil de la caméra, calibrée pour le milieu. Ici tout est méga, surdimensionné. Salvador vient de l’apprendre de ses erreurs, il n’est pas de taille. Il est tout simplement PARTIE, non pas juge. C’est le procès de l’inconscience.
Le Proces Salvador
Le procès est une immense affaire numérique et de codes alphanumériques. C’est la pratique du milieu, il y a une mémoire. Gigantesque. Salvador finit par se mélanger au point de ne pas réaliser la fausse adresse d’une vraie institution qui serait indépendante de la politique, il se trompe de pays, fait des déclamations. Voici ce que l’autre homme lisait dans le journal : << PM/LSL/kjl-cbs/1176. CASE NO. 12-23300-CIV-UNGARO Case No. 12-cv-23300-UU – resides in this District, Plaintiff Lamothe’s reputation is – subject to offense and damage within the Southern District of Florida. GENERAL ALLEGATIONS – IV. CONCLUSION – Accordingly, it is hereby ORDERED AND ADJUDGED that Defendant’s Motion is – GRANTED. Plaintiff’s second amended complaint is DISMISSED WITHOUT PREJUDICE – ORDERED AND ADJUDGED that Plaintiffs’ Motion is DENIED – Accordingly, it is hereby ORDERED AND ADJUDGED that Defendant’s Motion is GRANTED. It is further ORDERED AND ADJUDGED that – D.E. 23 and D.E. 31 are VACATED ; – However, Lamothe shall pay to Defendant all costs – Case 1:12-cv-23300-UU Document 105 Entered on FLSD Docket 09/04/2013 Page 2 of 3 – incurred in rescheduling the deposition, including the court reporter’s fee. Lamothe’s – request for attorney’s fees incurred for his defense of Defendant’s motion [D.E. 100 at p.5] is DENIED. Thus, Defendant’s Motion for Involuntary Dismissal or, Alternatively, for Sanctions is GRANTED IN PART. C’est Simon qui lisait.
Simon rentre en scène, il convoque Salvador sur l’île tandis que ce dernier croyait avoir pris congé des tribunaux. Mais, ailleurs. Le journal publie plus. Les colonnes dévoilent, malgré Salvador. Le code inscrit est celui d’un procès sans fin. Merci d’y croire !
lovinsky2008@gmail.com