L’ONU QUI VIENT D’ADOPTER LA RÉSOLUTION 2165, QUI PERMETTRA L’ACHEMINEMENT DE L’AIDE HUMANITAIRE PAR DES VOIES PLUS DIRECTES, AUX PERSONNES DANS LE BESOIN, EN SYRIE, DEVRAIT PROCÉDER IMMÉDIATEMENT À LA MISE EN PLACE DU MÉCANISME PRESCRIT DANS LA RÉSOLUTION. « CETTE RÉSOLUTION EST UNE AVANCÉE DIPLOMATIQUE QUI DOIT SE TRADUIRE PAR DES CHANGEMENTS RÉELS SUR LE TERRAIN, » A RAPPELÉ LA COALITION DE 34 ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES, (NGOS)

Dans le communiqué conjoint publié par les organisations humanitaires, dont Oxfam, Save the Children et le Conseil norvégien pour les réfugiés, les progrès réalisés à l’ONU après des semaines de négociations « doivent maintenant conduire à une augmentation massive de l’aide à ceux qui en ont besoin ». Prés de 11 millions de syriens vivent dans le dénuement le plus total, et la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour. «Cette résolution rappelle surtout que l’aide doit être distribuée sans préjugé et sans motivation politique, un des principes fondamentaux de l’action humanitaire » a précisé le représentant français dans son discours. Cette nouvelle résolution, qui représente un progrès considérable puisqu’elle est la preuve d’un consensus parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, marque aussi l’échec sur le terrain, pour atteindre les millions de personnes dans le besoin.

L’inaction de l’ONU a coûté trop de vies humaines. « Il est temps de vivre selon les idéaux du système international « , a déclaré David Miliband, président de l’International Rescue Committee. «Il est vital pour la crédibilité du Conseil que cette nouvelle résolution, soit mise en œuvre sans tarder, surtout pour les syriens qui vivent dans des zones difficiles d’accès. »

La résolution adoptée aujourd’hui, donne l’autorisation aux organismes des Nations Unies de fournir de l’aide sans avoir à obtenir le consentement de l’Etat. Elle marque une étape importante, face à une situation qui n’a faite qu’empirer. « Elle réitère l’une des principales demandes de la résolution 2139 qui est que l’aide doit pouvoir être acheminée par les routes les plus directes, que ce soit à travers les lignes de front ou à travers les frontières, depuis les pays voisins, a commenté Gérard Araud, le représentant français. Il estime que « cette résolution va plus loin : elle ouvre quatre points de passages transfrontaliers depuis les pays voisins qui étaient jusqu’à présent fermés. »

« Nous sommes impatients de travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies et à veiller à ce que les opérations humanitaires existantes soient renforcées, non dupliquées ou compromises. Nous demandons à ce qu’aucune restriction ne nous soit imposée quant à notre utilisation des voies les plus rapides pour délivrer notre aide. Nous avons également désespérément besoin d’amélioration dans d’autres domaines tels que l’approbation rapide des visas et des demandes de voyage, ainsi que la permission de choisir et de travailler avec des partenaires locaux », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés.

OCHA estime que l’autorisation de l’accès transfrontalier pourrait permettre à l’ONU de potentiellement atteindre entre 1,3 et 2,5 millions de personnes dans le besoin. « Cette résolution est une étape importante. Cela étant, nous avons besoin d’une avancée sur le terrain en Syrie, pas seulement à New York. Les récents records du Conseil de sécurité montrent que les mots ne suffiront pas. L’ONU et ses agences humanitaires devraient tirer pleinement parti de l’espace créé et le Conseil de sécurité doit les sauvegarder en sanctionnant toute partie qui continue d’entraver l’aide, a estimé Peggy Hicks, Directrice du Plaidoyer Mondial de Human Rights Watch. « .

`La résolution 2165, qui est contraignante pour tous les acteurs du conflit, met en place un mécanisme d’inspection des convois, afin que les autorités syriennes n’aient plus aucune raison d’objecter à l’action des acteurs humanitaires sur leur territoire.

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la nomination de M. De Mistura, le nouvel envoyé spécial nommé par Ban Ki Moon.

Célhia de Lavarène, Juillet 2014