Cr??e en 1946, la F?d?ration Mondiale des Associations pour les Nations Unies (FMANU) participe ? de nombreuses actions ? travers le monde afin que les droits de la personne humaine et les libert?s fondamentales soient reconnus et respect?s. Si l’objectif premier de la FMANU est d’?tre un mouvement des peuples en faveur des Nations Unies, elle s’attache ?galement ? promouvoir des actions essentielles comme la tol?rance, la solidarit? entre les individus de toute origine quelle soit politique, religieuse ou ethnique.
Pr?sente dans plus de cent pays, cette organisation a pour vocation principale d’impulser une r?flexion approfondie sur la paix, la justice, le d?veloppement ?conomique et social, ainsi que le renforcement de la d?mocratie. ? titre d’exemple, la FMANU a organis? de nombreux s?minaires internationaux et s’est impliqu?e de mani?re active dans la campagne pour l’abolition de l’Apartheid en Afrique du Sud. Par ailleurs, elle insiste sur l’int?r?t de travailler en partenariat avec d’autres ONG de mani?re ? permettre l’effectivit? du nouveau Conseil des droits de l’homme, une telle d?marche para?t fondamentale dans la mesure o? cela peut alimenter et renforcer le r?seau par des ?changes d’informations plus intenses. Un autre aspect de son engagement en faveur de la promotion des droits humains r?side dans sa volont? de lancer une campagne mondiale pour l’?ducation aux droits de l’Homme. Ainsi, la FMANU souhaite que dans chaque pays, les droits de la personne humaine soient enseign?s comme mati?re fondamentale d?s le primaire et jusqu’? l’universit? dans tous les ?tablissements d’enseignement sup?rieur. ? ce propos, la FMANU vient d’organiser pour la quatri?me ann?e cons?cutive, une formation d’enseignement sur les droits de l’homme ; cette session s’est d?roul?e du 29 juillet au 31 juillet 2007 ? Gen?ve dans l’enceinte du palais des Nations Unies, elle a r?uni plus de 100 participants venus de pays et d’horizons diff?rents, ?tudiants, membres d’ONG, professeurs d’universit?, avocats, journalistes, repr?sentants de missions diplomatiques. L’organisation de cette quatri?me session s’est faite en collaboration ?troite avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme et a ?t? marqu?e par la pr?sence de personnalit?s et d’experts de haut rang.
Le programme d’enseignement ?tait ax? sur une r?flexion globale sur le r?le et la responsabilit? des ONG par rapport au nouveau Conseil des droits de l’homme, sur la mani?re dont les Institutions Nationales des droits de l’homme peuvent s’int?grer au sein du nouveau Conseil et travailler plus efficacement avec la soci?t? civile.
L’organisation des cours avait pour finalit? de cr?er un espace d’?change interactif, de permettre aux participants de s’exprimer et de d?battre sur des th?mes pr?cis, de r?fl?chir sur les m?canismes qui pourraient ?tre mis en place pour permettre ? la soci?t? civile de mieux veiller ? la situation des droits de l’homme et mettre en application les recommandations de l’examen p?riodique universel au niveau national. La structure d’enseignement ?tait divis?e en s?minaire, groupes de travail, panel, conf?rence. Dans le cadre des groupes de travail, les participants se sont pench?s sur les questions li?es ? l’application et ? la mise en ?uvre de la l?gislation des droits de la personne humaine. L’axe majeur de la probl?matique reposait sur la question suivante : comment la soci?t? civile peut-elle surveiller les situations au niveau national et faire un suivi des recommandations du Conseil ? Les participants ont, d’autre part, sugg?r? des pistes d’analyse pour renforcer les domaines de collaboration entre les Institutions Nationales des droits de l’homme, les Associations pour les Nations Unies et les ONG afin de contribuer ? une meilleure efficacit? du Conseil des droits de l’homme.
? la fin de la session, les participants ont eu la possibilit? de dresser un bilan du s?minaire dans le cadre d’une ?valuation globale. ? ce propos, Serge Lowe, participant ? la session, souligne l’importance du s?minaire : « Il repr?sente un outil d’information sur l’actualit? du Conseil des droits de l’homme avec l’?clairage d’experts qui ne sont pas seulement des th?oriciens mais aussi des praticiens du domaine. Pouvoir non seulement ?couter mais poser des questions ? une telle occasion me semble inestimable. C’est un outil de vulgarisation puisqu’une fois qu’il est termin?, les participants, apr?s avoir analys? et dig?r? la masse d’informations accumul?es vont s’employer ? la divulguer aupr?s de leur entourage (associations, gouvernements ou autres). Le s?minaire peut donc aussi ?tre per?u comme une session de formation de formateurs.» M?lodie Vaury, participante et membre de l’ONG Nord Sud XXI, rel?ve, pour sa part, que les groupes de travail ont apport? un dialogue sans barri?res entre repr?sentants d’ONG, d’Associations des Nations Unies et d’?tudiants sur des th?mes de grande importance comme la place des ONG au sein de ce nouveau Conseil des Droits de l’Homme. Dans le m?me sens, Alpha Ayande, membre de l’Association Mondiale EIP, remarque que l’int?r?t de ce s?minaire « r?side dans le fait que la th?matique des droits de l’homme ait ?t? abord?e sous un autre angle. Il s’agissait de cours interactifs o? les participants pouvaient exprimer leurs points de vue respectifs. De plus, les participants ?taient nombreux et venaient de divers horizons. Le moment le plus marquant reste le d?bat sur la relation ONU/Etat/ONG. » De ce fait, force est de constater que le s?minaire repr?sente un lieu de rencontre, d’apprentissage, d’?changes d’exp?riences avec des participants venus de toute la plan?te qui pourront travailler par la suite en r?seau. Qui plus est, les groupes de travail ont mis en exergue les centres d’int?r?ts et des approches divergents, « j’ai pu constater que les angles d’attaque n’?taient pas identiques selon les participants. Ces diff?rences d?coulaient de l’origine g?ographique, culturelle, des percetions, des exp?riences de vies respectives.», rel?ve Alpha Ayande.
Pour ce qui est de la consolidation du r?le des ONG au sein du nouveau Conseil, Serge Lowe demeure optimiste, « ? moyen et long terme. Je crois qu’un des mod?les de coop?ration entre ONG et Conseil des droits de l’homme peut ?tre celui en vigueur au Conseil de l’Europe. » M?lodie Vaury, quant ? elle, note que le simple fait d’avoir pu b?n?ficier de connaissances solides sur cette nouvelle institution est capital, « en tant que membre d’ONG on a ? pr?sent des capacit?s irrempla?ables. Le savoir est une de nos armes et nous montre la voie pour s’impliquer au sein du Conseil de droits de l’homme. »
La conclusion de la session a ?t? l’occasion pour les participants d’?mettre certaines suggestions et proposions. Certains points de vue pertinents m?ritent d’?tre ?voqu?s, comme la perspective de donner un quota de vote ? la soci?t? civile au sein de l’Assembl?e G?n?rale ; ou bien encore l’id?e de cr?er des forums de discussion par rapport ? des th?mes pr?cis sur le site de la FMANU, d’?laborer des grilles d’analyse de mani?re ? ce que cette organisation devienne un organe d’expertise. D’autre part, la cr?ation de r?seaux ainsi que la n?cessit? de mieux int?grer les ONG dans les groupes de travail et de r?flexion sont r?apparues de mani?re r?currente. Il faut aussi relever certaines priorit?s comme le fait de maintenir une approche globale et sp?cifique compte tenu du fait que les r?alit?s sont tr?s denses suivant les r?gions. Beaucoup observent que de nombreux Etats signent et ent?rinent des Conventions mais dans la pratique on constate des insuffisances, des irr?gularit?s, de ce fait il para?t primordial d’entreprendre des campagnes de formation et de sensibilisation ? la promotion des droits de la personne humaine. Enfin, il s’av?re essentiel de r?adapter les m?canismes onusiens de fa?on r?guli?re en proc?dant ? une ?valuation et un diagnostic. En outre, il conviendrait d’effectuer des ?valuations permanentes de fa?on ? affiner les outils, les instruments permettant d’atteindre les objectifs de promotion des droits de l’homme et de la paix, de trouver les moyens de cr?er des synergies pour parvenir aux objectifs du mill?naire de d?veloppement.
par Keltoum Irbah, consultant en sociologie