Djibouti ou les promesses de l’Entre-Deux

La r?publique de Djibouti dont la naissance ? soi date de Juin 1977 s’est t?t lanc?e dans une r?flexion destin?e ? asseoir sa position dans une r?gion en proie ? des tourments incessants et de soubresauts dus ? l’?volution de la g?ostrat?gie mondiale.
Le jeune pays a, en plus de la vuln?rabilit? li?e ? l’absence de ressources mini?res et ?nerg?tiques, d? faire face aux d?fis que pose la persistance d’une perception n?gative qui a, ? tout le moins, contribu? ? retarder l’exploitation d’une position g?ographique que tous les analystes s’accordent ? dire de qualifier de hautement strat?gique, surtout depuis l’ouverture du Canal de Suez.
Cette perception n?gative qui contraste singuli?rement avec la confiance que le peuple djiboutien a toujours cultiv?e les imp?ratifs ?conomiques dont d?pendent la survie et la prosp?rit? d’un pays a fait na?tre le souhait croissant de relever les d?fis multiformes auxquels le jeune pays devait faire face. Les prototypes ont su int?grer les st?r?otypes, s’en accommoder afin d’actualiser les promesses de l’entre-deux.
La r?publique de Djibouti, entre le Moyen-Orient et l’Afrique, entre tradition et modernit?, longtemps entre espoirs et incertitudes, sous la conduite du deuxi?me Pr?sident de son histoire, le Pr?sident Ismail Omar Guelleh, a atteint non seulement la maturit? politique, mais aussi la cr?dibilit? internationale qui lui permet d’?laborer un programme de d?veloppement conforme ? ses priorit?s. Aujourd’hui, si le pays a retrouv? son image de  » havre de paix « , que sa diplomatie s’engage dans la dynamique de l’entente r?gionale et si enfin le pays aspire ? devenir le moteur de l’int?gration r?gionale, le volontarisme politique de son Pr?sident demeure un facteur explicatif d?terminant. Djibouti a d?finitivement tourn? la page des clivages st?riles entre ses diff?rentes communaut?s. Les accords de paix et de concorde civile du 12 mai 2001 ont scell? la r?conciliation nationale. Le processus de d?mocratisation a fait passer le combat politique sur le terrain du d?bat d’id?es. La nation stabilis?e a adopt? le multipartisme sans complexes.
De vastes r?formes ont ?t? mises en ?uvre dans le but d’engager le pays sur la voie de la modernisation et de la modernit?. Ces r?formes ont ob?i ? une double exigence : d’un c?t?, la n?cessit? de se mettre au diapason de la mondialisation et de l’autre, la ma?trise de la lib?ralisation. Les autorit?s de Djibouti ont ainsi opt? pour un processus de privatisation ma?tris? (la concession) en confiant la gestion du poumon de l’?conomie nationale ? un partenaire strat?gique de premier plan Djebbel Ali. Ce partenariat a d?bouch? sur un chantier titanesque susceptible de cr?er d’immenses opportunit?s d’emploi et ayant pour vocation d’ancrer la R?publique de Djibouti dans la mondialisation : le complexe portuaire de Doraleh et la zone franche.
L’?ducation nationale, depuis les ?tats g?n?raux de 1999, a ?galement subi de profondes r?formes et s’est adapt?e aux n?cessit?s de l’?cole pour tous et aux exigences du march? du travail. Au niveau sup?rieur, la cr?ation d’une universit? djiboutienne qui propose une offre d’enseignement de qualit? contribuera ? la formation en nombre toujours croissant d’une ?lite impr?gn?e des pr?occupations nationales et qui saura se poser en acteurs du d?veloppement socio-?conomique. Pour les jeunes d?scolaris?s, un programme de renforcement des capacit?s du Centre de Formation pour adultes permet d’adapter les formations aux changements structurels du march? de l’emploi.
A partir de 2000, le gouvernement a d?velopp? une strat?gie de reprise en main du secteur de la sant? concr?tis?e dans un plan national de d?veloppement sanitaire. Le programme d’appui aux r?formes du syst?me de sant? a permis le financement de nombreux travaux qui ont permis d’enregistrer de progr?s remarquables les soins de sant? primaire, la couverture vaccinale, l’?laboration d’une politique pharmaceutique et la lutte contre les maladies infectieuses avec la mise en place d’un programme d’envergure en faveur de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
L’int?gration de la femme dans le processus de d?veloppement national a ?galement b?n?fici? d’une attention soutenue. Les autorit?s djiboutiennes ont accompagn? cette ?volution des mentalit?s par la mise en place d’un code de la famille qui ?rige l’?galit? juridique entre femmes et les hommes en principes intangibles.
Il fallait ?galement veiller ? l’int?gration des femmes dans l’?conomie nationale, cl? de la croissance et de la modernit?. La micro finance, gr?ce aux programmes mis en place par le Fonds social de d?veloppement, contribue grandement ? la promotion et au financement des activit?s g?n?ratrices de revenus en milieu rural. Le micro cr?dit est au c?ur de la lutte contre la pauvret? et pour l’?mancipation financi?res des femmes.
L’entr?e des femmes au Parlement a permis de lever le verrou du tabou. L’actualisation des promesses contenues dans l’Entre-deux ne pouvait se faire sans une implication massive des femmes djiboutiennes.
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