Donald Trump, le Président des États-Unis, Présidera, le 26 Septembre Prochain, la Réunion du Conseil de Sécurité par Célhia de Lavarène
La 73e session régulière de l’Assemblée générale s’ouvrira le 18 septembre prochain à New York. Cette année, ce sont plus d’une centaine de chefs d’état et de gouvernement qui s’apprêtent à converger vers New York (pour le moment, 97 chefs d’état et 40 chefs de gouvernement sont annoncés.) Le débat général se tiendra du 25 septembre au 1er octobre. Au menu des discussions : l’action en faveur du maintien de la paix; la lutte contre la tuberculose ; célébrer et promouvoir la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires; état des lieux de la prévention et de la maîtrise des maladies non transmissibles.
Donald Trump, le président des Etats Unis, présidera, le 26 septembre prochain, la réunion du Conseil de Sécurité lors de la cession de la 73e Assemblée générale des Nations Unies comme le veut la coutume lorsqu’un pays membre du Conseil, assure la présidence pendant l’Assemblée générale. Au programme, dans un premier temps, l’Iran que Washington accuse de déstabiliser le Moyen-Orient.
« Il est difficile de trouver un endroit (dans le monde) où l’Iran n’est pas dans un conflit »,
déclarait Nikki Haley il y a peu. « Nous ne cherchons pas un résultat concret » à cette réunion, qui a pour principal objectif de faire comprendre à l’Iran « que le monde regarde » ses activités « déstabilisatrices » dans le monde. » Les européens, rappelons-le, sont en désaccord profond avec le retrait américain de l’accord avec Téhéran.
Depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump en 2017, l’Iran est dans le collimateur de Washington. Les Etats-Unis accusent Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire et dénoncent le développement de ses capacités balistiques et son influence grandissante au Moyen-Orient-Syrie, Yémen. « Il y a une inquiétude croissante à l’égard de l’Iran. Si vous regardez le soutien de plus en plus actif de l’Iran au terrorisme, les essais balistiques auxquels ce pays procède, les ventes d’armes aux Houthis au Yémen, ce ne sont que des violations de résolutions du Conseil de sécurité », déclarait Nikki Haley, la semaine dernière. L’Iran, par la voix de son président Hassan Rouhani, aurait pu demander un droit de réponse auquel les Etats Unis n’auraient pas pu s’opposer.
Est-ce pour ne pas avoir à donner la parole aux iraniens alors que le président Trump présidera le conseil de sécurité ? Est-ce pour ne pas avoir à affronter les russes, fidèles alliés des iraniens qui se seraient opposés ouvertement aux américains, que les discussions porteront finalement sur la non-prolifération des armes de destruction massive et non plus exclusivement sur l’Iran ?
Les sujets de discorde ne manqueront pas et les américains sont bien décidés à profiter de la tribune inespérée que leur confère la présidence du conseil de sécurité. D’ores et déjà, John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président et ennemi juré des Nations Unies a menacé la Cour pénale internationale de sanctions si elle poursuit son enquête sur les troupes américaines en Afghanistan : « les Etats-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos citoyens et ceux de nos alliés contre des poursuites injustes de la part de ce tribunal illégitime », a-t-il déclaré.
« Nous interdirons à ses juges et procureurs d’entrer aux Etats-Unis. » Et d’ajouter : « Nous allons sanctionner leurs fonds dans le système financier américain et nous les poursuivrons dans le système pénal américain. Nous ferons de même pour toute entreprise ou État qui assiste dans un centre de documentation ».
Le thème général de cette 73e Assemblée générale entend faire de l’ONU une organisation pour tous ; une force mondiale fondée sur des responsabilités partagées, au service de sociétés pacifiques, équitables et durables. Pourtant, il y a fort à parier que les divisions des membres du Conseil de sécurité seront plus fortes que l’intérêt des états membres et que ce n’est pas encore pour demain que le slogan fondateur de la charte des Nations Unies, « un pays, une voix » trouvera sa pleine signification.
Célhia de Lavarène, Septembre 2018