Les matières en exil d’Oroubah Dieb
En résonance avec «La Journée mondiale des réfugiés» décrété par l’ONU pour sensibiliser à la cause des réfugiés du monde et qui se déroule chaque année le 20 juin, Oroubah Dieb artiste syrienne de grand talent, présente ses dernières œuvres dans une exposition intitulée «Matières en exil», à la Galerie Terrain Vagh située au cœur du quartier latin à Paris.
Présente sur la scène culturelle française, repérée pour son œuvre, elle fait partie de
«L’atelier des artistes en exil» fondé et dirigé par Judith Depaule et Ariel Cypel. Une structure unique en France qui fut récompensé par la Fondation Jacques Chirac et la Fondation Culture et Diversité pour son action en faveur de l’accueil et l’insertion des artistes en exil, en 2018.
Dans ses tableaux Oroubah Dieb peint et raconte l’exil, son exil loin de Damas, loin d’un quotidien qui fut heureux. Entre abstraction et figuration, son œuvre est traversée par les thèmes de l’exil, l’amour, la mémoire : «Quitter Damas fut la décision la plus difficile que je n’ai jamais prise. Cette ville m’a passionnée pendant plus que quarante ans, j’y ai réalisé mes rêves. J’y suis tombée amoureuse, je m’y suis mariée, j’y ai donné naissance à mes enfants. Tout était splendide. Quelques jours avant le départ de notre famille, j’errais dans les rues de Damas, avec le sentiment que je ne la reverrais plus jamais. J’abandonnais le lieu de mes souvenirs. La guerre n’épargne personne. Quelques jours avant notre départ, nous avons fermé, mon mari et moi, notre atelier sans avoir idée ce que serait la suite».
Surgissant au premier plan, dans un espace libre et dégagé sur de grandes toiles, des personnages hauts en couleur, présences humaines, femmes, hommes, enfants, balluchons, s’animent, s’ordonnent, se libèrent du réel et traversent le temps à la découverte d’un autre territoire, avec pour bagage leur seule mémoire. Ils marchent cheminent dans une vie nouvelle, portés par des couleurs fluides, vibrantes et rythmées. Sur la toile, les formes s’expriment en liberté. La série «Portrait de femmes» chante la beauté sensuelle de visages féminins, dans un transfert vers un voyage aux compositions originales, qui semblent nous chuchoter des légendes égyptiennes ou byzantines, par un foisonnement oriental de couleurs et de mosaïques.
La peinture d’Oroubah Dieb est une peinture qui vit. Elle donne de l’émotion, du plaisir à la regarder. On sent la joie de créer de l’artiste. Ses derniers tableaux «Matières en exil» mis à l’honneur en cette exposition marquant La Journée mondiale des réfugiés 2020, nous font découvrir et aimer l’œuvre d’une artiste incontournable. Fatima Guemiah
LA GALERIE TERRAIN VAGH
Située au cœur du quartier latin, à deux pas de Notre Dame de Paris, de l’Institut du monde arabe et de la Sorbonne, et créée par Alain Vagh-Weinmann, la galerie est dirigée par Moufida Atig, architecte galeriste qui a à cœur de promouvoir les œuvres d’artistes des cinq continents à travers des expositions originales. Comment ne pas citer parmi les dernières expositions, celle du Collectif APP’ART, un projet issu d’un dialogue entre artistes et designers. Mis bout à bout, l’exposition proposait le portrait morcelé d’un hôte fictif, incarné tour à tour par les artistes, les médiateurs et les visiteurs. Ou bien encore, l’exposition «Le Moi de la Femme» en peintures et sculptures, une exposition des œuvres de Mucyo, Mustapha Boutadjine, Amal Alzahrani, Nisa Chevènement, Sylvie Dubal, cinq artistes du monde, aux parcours exceptionnels, femmes et hommes, pour célébrer «La Journée mondiale des droits de la Femme» par la création contemporaine.
LA JOURNEE MONDIALE DES REFUGIES (World Refugee Day)
Est une journée internationale qui a lieu le 20 juin chaque année depuis 2001, année du 50e anniversaire de l’adoption de la Convention du 28 juillet 1951 des Nations unies relative au statut des réfugiés.