Election de pays membres à l'ECOSOC

L’organisation des droits de l’homme, UN Watch ne décolère pas. Elle somme le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, le Haut Commissaire aux droits de l’homme, Prince Zeid, l’Ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power et Catherine Ashton, la représentante de l’Union Européenne, de condamner fermement l’élection qui s’est tenue le 29 octobre à l’ONU New York, de la Mauritanie, du Pakistan, de l’Ouganda et du Zimbabwe en tant que nouveaux membres de l’ECOSOC, le Conseil Social et Economique. Cet organe des Nations Unies réglemente les organisations des droits de l’homme, façonne la composition des groupes de défense des droits des femmes, et adopte des résolutions sur des sujets allant de la liberté d’Internet à la mutilation génitale féminine.
«L’élection de ces pays dont on sait qu’ils ne respectent pas les droits humains, jette le discrédit sur les droits de l’homme et ternit la réputation de l’organisation dans son ensemble», a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch.
« En donnant mandat aux auteurs de violations des droits de l’homme, l’ONU porte préjudice à la cause des droits de l’homme et trahit ses principes fondateurs. » a déclaré Neuer qui a mis en évidence les violations flagrantes et systématiques des droits humains des quatre nouveaux membres de l’ECOSOC

– La Mauritanie : selon un rapport publié par le Guardian, « jusqu’à 800.000 personnes seraient réduits à l’esclavage dans un pays de 3,5 millions.  » Le pouvoir et la richesse restent massivement concentrés chez les Maures à la peau claire. Les Maures à la peau foncée et les Africains noirs sont en marge de la société.

Le Pakistan : ferme les yeux sur les attaques à l’acide dont les femmes sont victimes, et condamne à mort, pour blasphème, les chrétiens et les minorités musulmanes.

L’Ouganda : sa loi anti-homosexualité, une des plus dures au monde, qui, dans certains cas, condamne à l’emprisonnement à vie des homosexuels.

Le Zimbabwe : harcèle les dissidents des droits humains.
«Quand les criminels deviennent les juges, quand les incendiaires sont nommés pompiers, nous sommes face à une parodie de justice. Ces pays vont maintenant exercer un pouvoir sur les groupes de droits de l’homme au sein de l’organisation mondiale, et vont essayer de les faire taire», a déclaré Neuer.
Rappelons que conformément à la Charte des Nations Unies, l’ECOSOC est l’organe principal chargé d’adopter des résolutions dans le but de «promouvoir le respect et l’observation des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous. »

Les pays élus vont jouer un rôle majeur dans le choix des membres de la Commission de la condition de la femme, l’exécutif d’ONU Femmes, et de l’UNICEF, qui protège les droits des enfants.

Célhia de Lavarène, Octobre 2014