UN MAIRE DIPLOMATE POUR MONTREAL

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE
par Dan Albertini

Entre (). Depuis les débuts de la cavale diplomatique de la pintade rose, s’il n’est parti d’un bon pied ou d’un œil expert, nul ne saurait lui nier certains progrès malgré le coût élevé facturé à la République. Léguons le dossier de la collusion aux experts, restons dans le brassage international des épreuves. En effet, brassage est le terme très usité pour exprimer des affaires d’amateurs en Haïti. Persiste et signe, Martelly ne possède le génie de son action diplomatique. Copiant assez bien il a tout de même réussi à gérer de grandes rencontres internationales, ce qui était inconcevable avec ses prédécesseurs. Néanmoins, des écarts considérables le séparent encore de la vision experte. Imaginez, après avoir honoré Clinton à Port-au-Prince, le personnage craint désormais une mêlée port-au-princienne. Se retient. Il le sait. Là où par contre la pintade rose a erré, c’est d’avoir oublié Paul Martin. Nous savons pourquoi. A moins que celui-ci ne veuille se frotter aux épaves de vieux ! Martelly est ainsi à bout de ressources. Constat. Le consul général à Montréal se sent obligé de claironner une invitation à Québec pour la St. Jean pour se montrer ‘’atterrir’’. Mais sans soucis d’offrir un vin d’honneur à Paul Martin au 15ième étage, René Lévesque. Fin de ().

Montréal. Montréal Internationale pour emprunter l’ancien maire Bourque, est de plus en plus une mégapole qui vise l’international dans un cadre vocationnel. Le maire étant un exécutif local, bénéficie de pouvoirs de plus en plus importants et, avec un commissaire industriel aux fonctions consulaires, c’est devenu un état qui gère dans un Etat. Le passage de Tremblay n’a certainement pas vendu avec éloquence ce produit sinon la peur d’être grand. Je le disais déjà en 2006 : << Montréal a Peur d’être Grand >>. Changement de cap inattendu. On aura beau s’éloigner du Maire en fonction qu’on ne saurait prétendre l’ignorer. Il fait du bruit. Donne l’impression de vouloir sceller une ville, vers une véritable vocation internationale. Ancien ministre fédéral, il aurait dit à tout intéressé qu’il voudrait être chef. Peu importe, mais chef un point c’est tout. Sa première action d’éclat a été d’étouffer son malentendu avec le maire Lebeaume de Québec. On en parle plus. Sa deuxième action, de se déclarer un maire créole, de se faire traducteur en pleine émission télé. A Montréal. Sa troisième action, à Port-au-Prince. On signe des contrats avec l’argent de l’ACDI, il y voit donc du jus pour des entreprises montréalaises. Diplomatie.

C’est avec un sentiment de diplomatie de haute voltige que le Maire Denis Coderre s’est rapidement présenté avant de recevoir un chapeau sur la tête. Tel retard à récupérer, telle longueur d’avance ?

Le scan – Il y a une certaine crainte à nourrir avec lui, il a toujours été proche de la communauté italienne. Vers les années huitante, il prononçait son nom avec une telle compréhension. Denis Coderre n’aura pas peur de faire de la politique mais le temps n’est plus son allié. Il le sait. S’il a par contre les mains libres, bien plus libres qu’avec Marois PM, mais Montréal draine une meute de pauvres et de sans abris. Projet raté par son prédécesseur Tremblay qui voulait au début vaincre la pauvreté. Il s’était ravisé en congrès : combattre la pauvreté. Un cuisant échec dans une Amérique de plus en plus pauvre. De plus en plus corrompue. Nous savons tous que ce n’est pas le gouvernement Couillard qui va combattre la pauvreté quand il protègerait de préférence les coupables présentés en Commission Charbonneau. Coderre doit rapatrier seul beaucoup d’emploi à Montréal, autant qu’il doive exporter le savoir montréalais pour briller. Comment conserver, comment élargir rapidement en créant réellement ? Le Maire a besoin d’user de beaucoup de diplomatie pour réussir, d’ouverture surtout.

La plaidoirie manquée du Maire – Quelle différence ? Accuser cet œil estime-t-on réducteur sur les femmes, par l’Islam ou par le Judaïsme. Aucune espèce d’importance pour des Canadiens borgnes tels que Baird. C’est d’ailleurs ailleurs. Car, il s’accuse carrément de cécité quand ce sont des femmes éthiopiennes juives noires qui se font stérilisées par politique raciste, pour aller vivre en Israël. Profond paradoxe.Cependant, cela va plus loin qu’un simple paradoxe quand Peter Mckay, ministre de la Justice au Canada, même idéal que son patron, se fait plus que porte-parole mais acteur rétrograde, vil incitateur de la discrimination envers la femme canadienne. Quelle qu’elle soit. On dirait ces vieux chrétiens américains ignares mais surtout lâches engouffrés près de Danburry CT qui, volontairement et stratégiquement, mettent leurs femmes enceintes chaque année, pour garder des poupons à la maison, de peur qu’elles ne partent avec un autre. Tant qu’on croie à la bonne vertu de la famille américaine. Pire, ils sont officiers d’église. Résultat : faillite sociale. Le Maire de Montréal esquive ainsi la patate chaude mais ne défend la femme montréalaise canadienne. Sa diplomatie aurait-elle classé secondaire, un conflit social, face à un partenaire avéré de mégapole ? Il n’a même pas interpellé Couillard ou les autres camarades maires du Québec, afin de défendre la femme québécoise.

Considérons ce qui se passe par exemple ailleurs. L’influence mondiale du maire de Paris, celui de New York. L’on pourrait évoquer aussi les efforts du maire de Laval ou celui de Genève, tout en épargnant bien entendu l’ex drogué torontois en cure de désintoxication. Dans un passé récent, il y a eu Césaire de Fort-de-France. Les municipalités développent une relation directe avec le citoyen, c’est la porte d’entrée en politique et le droit à la scolarité d’après la Constitution en Haïti, qu’en est-il de nous alors quand Coderre récupère le Protocole avec Port-au-Prince ? Quand il va jouer au diplomate en matière judiciaire ?

Si Haïti devrait tirer une leçon à ce jeu de maires montréalais, c’est que les gouvernements tombent comme ils se changent à Québec, mais la vocation d’une ville tient surtout et avant tout de la capacité du Maire élu à promouvoir les valeurs du patrimoine dans le but de rehausser l’indice attractif de sa ville. Il y aurait encore plus, les ambitions du Maire Coderre sont larges aux grandeurs d’un ministère des affaires étrangères. Je le lui concède moyennant certaines réserves. Si les prochaines élections haïtiennes ne remettent en question le caractère attentiste des citoyens de plusieurs villes telles que Plaisance avec l’Université de Limonade,  Carrefour avec le potentiel de son littoral, Les Cayes avec son environnement agricole immédiat, la Communauté Haïtienne Internationale aura travaillé en vain.

dan@danalbertini.com